- cassine
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• 1509; piémont. cassina, cascina, de casa♦ Vx Petite maison. ⇒ bicoque.I.⇒CASSINE1, subst. fém.A.— Vx. Petite maison isolée à la campagne. Les vieilles cassines enterrées sous la neige (ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 37).— ART. MILIT. Petite maison isolée dans les champs utilisée autrefois comme poste d'embuscade. Synon. blockhaus.— P. ext., rare. Jolie maison à la campagne.Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe s. et ds Ac. 1932.B.— Péj., pop.1. Petite maison d'aspect minable, dont l'habitant est pauvre ou de condition modeste. Ce n'est qu'une cassine (Ac. 1932). Synon. baraque, cabane. La cassine du savetier (ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 2, 1870, p. 368) :• ... « Le P. H. qui ne vit que d'assassinats et de rapines, habite une espèce de cassine au-dessus de laquelle sont des caves immenses où il empile ses richesses volées. (...) »THIBAUDET, Réflexions sur la litt., 1936, p. 169.2. Petit restaurant ou petite boutique mal tenue. Quatre énormes bouteilles de vin, (...) que le gendarme envoyé à la cassine avait rapportées, aidé par un paysan (STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 79).Rem. Se dit parfois cassin. Il est bien avec la bourgeoise du cassin (D. POULOT, Le Sublime, 1872, p. 149).Prononc. et Orth. :[kasin]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1509 [date de compos.] « petite maison située dans les champs » (J. MAROT, Voy. de Venise, f° 74 r° ds GDF. Compl.); 1532 (RABELAIS, Pantagruel, éd. Marty-Laveaux, t. 1, chap. 22, p. 376 : une infinité de cassines à la mode Italicque par les champs pleins de delices). Empr. à l'ital. du nord cassina (RABELAIS, supra; HOPE, p. 178) correspondant au toscan cascina « lieu où l'on garde les vaches et où l'on fabrique le beurre et le fromage » mais encore « fenil, entrepôt; habitation rurale »; cette dernière forme est attestée dep. le XVIe s. ds BATT.; cf. lat. médiév. cassina « cabane », VII-XIe s., Lex Longobardorum, lib. I, tit. 19, § 25 ds DU CANGE, s.v. cassina 1; de même 949, ASTEGIANO CD. Cremon., p. 32 ds NIERM. Cascina, cassina est dér. du lat. vulg. capsea (caisse1), v. DEVOTO, DEI. Fréq. abs. littér. :22. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 279 (s.v. cassin). — HOPE 1971, pp. 178-179. — KOHLM. 1901, p. 38. — POHL (J.). La Maison ds les fr. marginaux. Vie Lang. 1969, p. 146. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 329. — SAR. 1920, p. 25. — VAILLANT (R.). Le Parler de Garancières (Seine-et-Oise). B. folklorique d'Île-de-France. 1953, t. 15, n° 1, p. 465. — WIND 1928, p. 148.II.⇒CASSINE2, subst. fém.BOT. Viorne luisante du Canada, avec laquelle on peut préparer une infusion.— P. méton. Boisson ainsi préparée :• On boit dans de grandes calebasses le suc de l'érable ou du sumac, et dans de petites tasses de hêtre, une préparation de cassine; boisson chaude que l'on sert comme du café.CHATEAUBRIAND, Voyages en Amérique, en France et en Italie, 1827, p. 151.Rem. Attesté ds BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892 (qui cite partiellement l'ex. ci-dessus), Lar. 19e-20e; Lar. 20e enregistre le mot comme ,,dialectal``.Prononc. :[kasin]. Étymol. et Hist. Av. 1630 (AUBIGNÉ, Hist. Univ., V. 31 [à propos de la Floride] ds HUG.), attest. isolée; repris au XIXe s. : 1826 (CHATEAUBRIAND, Les Natchez, p. 221). Dér. régressif du m. fr. cassinet « id. » (1565 ds FRIED., s.v. cacina), lui-même empr. au dial. des Indiens Maskoki de Floride (FRIED.; v. aussi Webster's, s.v. cassena et cassina). Fréq. abs. littér. :2.cassine [kasin] n. f.ÉTYM. 1509, Marot; ital. (piémontais) cassina, cascina.❖1 (1532, Rabelais). Vx (langue class.). Petite maison de plaisance au milieu des champs. ⇒ Casino.0 (…) et là trouvai les plus beaux lieux du monde (…) belles prairies, force vigne et une infinité de cassines à la mode italique par les champs, pleins de délices (…)Rabelais, Pantagruel, XXXII.2 Fam. et vx. Maisonnette de pauvre apparence. ⇒ Baraque, cabane.3 (1752). Vx. Petite maison isolée, servant de poste d'embuscade, au cours d'un combat.
Encyclopédie Universelle. 2012.